à Créteil, face à l’amiante, réagissons !

Depuis longtemps, les risques liés à l'utilisation de l'amiante sont bien connus. Ce produit, cancérogène sans seuil, est interdit depuis 1987. Cancérogène sans seuil, c’est à dire qu’une seule fibre peut suffire à rendre gravement malade celui ou celle qui l’ingère ou l’inhale.
85% des écoles et établissements scolaires et universitaires ont été construits avant cette date, il y a donc de l’amiante dans la plupart d’entre eux.
La vétusté de ces bâtiments implique une dégradation grandissante des matériaux de construction, qui libèrent de plus en plus de fibres d’amiante dans l’air.
Aujourd’hui, le réchauffement climatique met en lumière les problématiques d’isolation thermique des bâtiments et d’importants fonds sont débloqués pour une rénovation thermique du bâti scolaire et universitaire. Cette rénovation va toucher un grand nombre de bâtiments où l’amiante est présent, elle ne doit pas se faire en ignorant cet enjeu, ni au péril de la santé des ouvrièr·es, des agent·es, des élèves et étudiant·es.
Il s'agit d'un enjeu de santé publique majeur !
Quelle est la situation dans l'académie de Créteil ?
Les services du Rectorat, que nous rencontrons régulièrement lors des réunions de la
Formation Spécialisée en matière de Santé, Sécurité et Conditions de Travail (F3SCT) académique, pratiquent fréquemment un déni de la dangerosité des situations.
Lors de la réunion du 3 juin 2024
de cette instance, la question de savoir si l’académie de Créteil reconnaissait la présence d’amiante dégradée comme un motif de danger grave et imminent pour les élèves et les personnels a été posée par l'ensemble des organisations syndicales
     
Quelques exemples de situations de contamination potentielle rencontrées dans l'académie au cours des dernières années :

En Seine Saint Denis, Le collège Lenain de Tillemont de Montreuil, construit dans les années 70 sur un terrain hautement pollué au plomb, a subi il y a quelques années des travaux de démolition lourde. Le site a été désamianté et déplombé sous les yeux et les poumons des élèves et des personnels.
Les ouvriers portaient un Equipement de Protection Intégral (EPI), sans qu’aucune protection individuelle ni collective n’ait été jugée utile pour les usager·es. Les élèves et les personnels ont subi les effets immédiats et différés de l’exposition à l’amiante, mais aussi au plomb, aux substances toxiques héritées du passé industriel de la zone.
L'établissement a changé de nom, il est maintenant connu comme le collège Oum Kalthoum. Le Rectorat de Créteil, pourtant mis en demeure par la Commission d'Accès aux Documents Administratifs de délivrer une fiche d'exposition à l'amiante au personnel n'a pas jugé utile de le faire.
Au collège Molière de Chennevières sur Marne dans le Val de Marne, les personnels ont exercé leur droit de retrait pendant plus de 2 semaines au cours de l'année 2023 2024.
Le Conseil Départemental
du 94, propriétaire des locaux, a alors consenti à commencer à respecter la loi : le Document Technique Amiante (DTA) a été mis à jour, les nombreux matériaux amiantés dégradés traités...
Et ensuite ? Les incidents amiante ne sont
depuis pas plus pris en compte : pas de mise en sécurité des élèves ou des personnels si un matériau est dégradé, réparation sommaire effectuée sans formation ni protection par des agent.es non habilité.es... 
Le lycée polyvalent de Cachan est dans un état de délabrement avancé. La Région Île de France en est propriétaire, mais ne l'entretient pas correctement. Des travaux importants sont programmés, sans que cela ne résolve la dangerosité de l'utilisation quotidienne des bâtiments.
Les personnels ont exercé leur droit de retrait l'an passé, soutenus par les parents et les lycéen.nes. Quelques travaux cosmétiques ont été réalisés.
Et aujourd'hui ? Les DTA de plusieurs bâtiments n'existent pas, de nombreux matériaux amiantés sont donc présents, mais non localisés. Leur état de dégradation n'est pas pris en compte, alors que la loi impose au propriétaire des locaux de surveiller ces matériaux cancérogènes. 
Ces situations intolérables ne peuvent perdurer ! Dans de nombreuses écoles ou établissements de l'académie, les DTA ne sont pas disponibles alors que la loi l'exige depuis de nombreuses années : la contamination à l'amiante, insidieuse, se poursuit donc.  Avec, quand les personnels se mobilisent, les mêmes réponses de l'administration, qui rechigne à protéger sérieusement élèves et personnels, pour avant tout garantir la continuité du service public...
Après un incident amiante, des tests d'empoussièrement doivent être effectués par le propriétaire pour que le local puisse être réutilisé. Ces tests ne garantissent en rien l'absence totale d'amiante puisque le seuil d'acceptabilité est fixé, légalement, à 5 fibres par litre d'air. Pourtant, l'amiante est un cancérogène sans seuil...
                                         SUD éducation Créteil revendique :
  • la mise à disposition des documents prévus par la loi aux usagers et usagères, aux personnels et aux organisations syndicales ;
  • la mise à jour immédiate des dossiers techniques amiante avec des diagnostics de qualité, et le respect du cadre réglementaire pour tous travaux ;
  • le suivi médical pour l’ensemble des élèves, étudiant·es et personnels exposé·es, et l’établissement de fiches d’exposition pour toutes les personnes concernées
  • la mise sous abri des élèves, étudiant·es, personnels dans des locaux provisoires de qualité, à l'écart des travaux ;
  • la formation effective au risque amiante de tous les personnels ;
  • la mise à l’ordre du jour dans les meilleurs délais du dossier amiante dans les instances santé sécurité et conditions de travail des académies et des établissements du supérieur ;
  • la délivrance aux élèves et personnels concerné.es de fiches d'exposition quand des incidents amiante se produisent et risquent de produire de graves conséquences sur leur santé des décennies plus tard.
                  Rejoignez la campagne nationale de SUD Éducation :
                                   "Face à l'amiante, réagissons !"